Retour sur la journée « Territoires et bourgs-centres » Langres

04 Mai 2018

Retour sur la journée à Langres dans le cadre des réunions du groupe de travail « Territoires et bourgs-centres », le 6 avril 2018

Ces deux journées ont per­mis d’aborder dif­férentes thé­ma­tiques au cœur des enjeux de la revi­tal­i­sa­tion des bourgs-cen­tres : la mise en œuvre de l’AMI Cen­tre-bourg avec les présen­ta­tions des pro­jets de villes lau­réates dont les villes hôtes, la requal­i­fi­ca­tion des espaces publics, l’habitat, le pro­jet urbain et la revi­tal­i­sa­tion com­mer­ciale, mais surtout le rôle du pat­ri­moine dans les pro­jets de revi­tal­i­sa­tion des centres-bourgs.

90 per­son­nes ont par­ticipé à ces deux journées, représen­tants les Villes de Bour­bonne-les-Bains, Salins-les-Bains, Nan­cy, Val de Meuse, Pont-Saint-Esprit, Bour­mont- entre-Meuse-et-Mouzon, Vig­no­ry, Autun et Ligny-en-Bar­rois, la com­mu­nauté d’agglomération de Chau­mont, la com­mu­nauté de com­munes du Barséqua­nais en Cham­pagne, la Com­mu­nauté de com­munes du Grand Lan­gres et la com­mu­nauté de com­munes de Bouzonvil­lois Trois Fron­tières ain­si que des ser­vices de l’Etat, la DRAC, le CGET, la DDT, la Pré­fec­ture de Haute-Marne, la région Grand Est, l’UDAP, la caisse des Dépôts, le Cere­ma, les CCI de la Meuse et de la Haute-Marne.

Retour sur la journée du 6 avril qui s’est déroulée à Langres

Intro­duite par Bruno MARTY, maire de la Réole et prési­dent du groupe de tra­vail « Ter­ri­toires et bourgs-cen­tres » et par Sophie DELONG, maire de Lan­gres, cette deux­ième journée à Lan­gres a abor­dé la place du pat­ri­moine dans les pro­jets de revi­tal­i­sa­tion des cen­tres-bourg, le recy­clage fonci­er et la ges­tion des mobil­ités dans ces centres.

LA PLACE DU PATRIMOINE DANS LES PROJETS DE REDYNAMISATION DES CENTRES- BOURGS

Cette journée a été l’occasion de restituer l’étude « Pat­ri­moines et revi­tal­i­sa­tion des cen­tres-bourgs » menée pen­dant plus d’un an par Sites & Cités, en parte­nar­i­at avec le Min­istère de la Cul­ture, sur le rôle des pat­ri­moines dans le pro­jet de redy­nami­sa­tion des cen­tres-bourgs. Présen­tée à deux voix, par Mar­i­on de LAJARTRE, chargée de mis­sion Urban­isme pat­ri­mo­ni­al et Développe­ment durable à Sites & Cités et Julia GARTNER-NEGRIN, Archi­tecte-Urban­iste de l’E­tat et Adjointe au chef de bureau DGP – SDMHEP, cette étude, menée sur 6 ter­ri­toires — La Réole, Lan­gres, Lave­lan­et, Pont-Saint-Esprit, Saint-Flour et Saint-Pierre-de-la-Mar­tinique — a val­orisé la manière dont les villes se sont saisies de la qual­ité du cadre de vie, du pat­ri­moine et du paysage pour dévelop­per leur pro­jet. L’étude a démon­tré l’effet levi­er joué par les pat­ri­moines dans les pro­jets de redy­nami­sa­tion de ces cen­tres-bourgs. Elle con­clut sur des pré­con­i­sa­tions afin d’ancrer les pat­ri­moines et les cen­tres anciens dans les dis­posi­tifs de redy­nami­sa­tion selon dif­férents axes :

  • La gou­ver­nance :
  • Amélior­er la gou­ver­nance trans­ver­sale des pro­jets de redy­nami­sa­tion des centres-bourgs
  • Favoris­er les dis­posi­tifs applic­a­bles aux EPCI
  • Créer une cohérence entre l’ensemble des dis­posi­tifs liés à la redy­nami­sa­tion des cen­tres anciens
  • Créer une cohérence entre l’ensemble des acteurs liés à la redy­nami­sa­tion des cen­tres anciens
  • Dévelop­per les out­ils de con­trac­tu­al­i­sa­tion entre l’ensemble des acteurs impliqués dans le pro­jet de redynamisation
  • Les finance­ments :
  • Créer un guichet unique pour l’ensemble des finance­ments liées à la revi­tal­i­sa­tion des cœurs de villes
  • Favoris­er une fis­cal­ité adap­tée aux cen­tres anciens afin de dévelop­per l’investissement privé sur ces quartiers
  • Dévelop­per une meilleure prise en con­sid­éra­tion des spé­ci­ficités du bâti ancien dans les dis­posi­tifs d’aides de l’Anah
  • La for­ma­tion :
  • Inté­gr­er à la for­ma­tion con­tin­ue ou de prise de poste des chefs de pro­jet une for­ma­tion au pat­ri­moine urbain et archi­tec­tur­al et aux dis­posi­tifs de pro­tec­tion et de ges­tion du patrimoine
  • Dévelop­per les parte­nar­i­ats pour ren­forcer la for­ma­tion des arti­sans et acteurs économiques sur les spé­ci­ficités du bâti ancien.

Cette resti­tu­tion a été suiv­ie d’une table-ronde, rassem­blant les représen­tants de 4 des 6 ter­ri­toires étudiés : Bruno MARTY, Maire de La Réole, Yvon PAPAIX, con­seiller munic­i­pal de Lave­lan­et et Alexan­dre PEREIRA, chef de pro­jet à Lave­lan­et, Roger CASTILLON, maire de Pont-Saint-Esprit et Sophie DELONG, maire de Lan­gres ; ain­si que l’Architecte des Bâti­ments de France de la Haute-Marne, Arnaud DESCHAMPS.

Quels out­ils pour la prise en compte du patrimoine ?

Pour Sophie DELONG, l’outil prin­ci­pal pour la prise en compte du pat­ri­moine a été l’élaboration d’un sché­ma directeur d’aménagement inté­grant le pat­ri­moine, répon­dant aux ques­tions « quelle vie voulons-nous vivre aujourd’hui dans le cen­tre ancien ? », « com­ment pra­tique-t-on la citadelle, la caserne ? ». Le remail­lage de la ville et les liaisons entre les quartiers est nécessaire.

Bruno MARTY dresse un con­stat sim­i­laire. L’outil majeur a été la mise en place d’un pro­jet de ville LA REOLE 2020 inté­grant comme pierre angu­laire le riche pat­ri­moine de la ville. Trois cœurs de ville ont été repérés, avec une volon­té de mieux les iden­ti­fi­er : un cœur cul­turel, un cœur admin­is­tratif et un cœur his­torique, inté­grant notam­ment le futur CIAP, la ville ayant obtenu le label Ville d’Art et d’Histoire en 2014. Un gros effort de com­mu­ni­ca­tion a été fourni, comme la dernière cam­pagne « 33 mn pour chang­er de vie », invi­tant les habi­tants de la métro­pole bor­de­laise – et d’ailleurs – à décou­vrir les biens à ven­dre à La Réole et s’installer dans une ville à taille humaine. Enfin, la ville a depuis longtemps misé sur l’action cul­turelle avec pas moins de 11 fes­ti­vals dans l’année.

Pour le Maire de Pont-Saint-Esprit, Roger CASTILLON, la pre­mière démarche a été de se tourn­er vers le fleuve trop délais­sé, et de redy­namiser le cen­tre-bourg. 17 Mon­u­ments inscrits ou classés mais très dégradés, perte de la pop­u­la­tion en cen­tre ancien, paupéri­sa­tion… le con­stat a imposé la mise en place des actions suiv­antes : PLU de restruc­tura­tion, lim­i­ta­tion de l’étalement urbain, un nou­veau périmètre de secteur sauve­g­ardé en 2013 et un nou­veau PSMV en 2019 inté­grant les abor­ds du fleuve. De nom­breux autres out­ils ont été mobil­isés : OPAH-RU sur 150 loge­ments, ravale­ment de façade, prise en charge de 50% des loy­ers des nou­veaux com­merces, une Mai­son des Pat­ri­moines hébergeant un pôle ingénierie. Un début de mou­ve­ment vers plus de mix­ité sociale sem­ble s’amorcer.

Yvon PAPAIX con­state aus­si un déclin de la den­si­fi­ca­tion du cen­tre-ville. Même si, pour l’heure, aucun doc­u­ment de ges­tion n’est encore activé (un SPR est en pro­jet), le pat­ri­moine reste au cen­tre de la réflex­ion sur le développe­ment ter­ri­to­r­i­al. Alexan­dre PEREIRA pré­cise que la revi­tal­i­sa­tion du cen­tre-bourg, démar­rée en 2014, est illus­trée par les out­ils suiv­ants : une étude recon­quête, une étude ORCB DT, une con­ven­tion TEPCV (Energie Pos­i­tive pour la Crois­sance Verte) et enfin un con­trat de ter­ri­toire. La com­mune souhaite désor­mais mieux pro­téger son pat­ri­moine afin d’éviter des démo­li­tions. Le tra­vail avec des archi­tectes du pat­ri­moine per­met de mieux insér­er le pat­ri­moine de Lave­lan­et dans les pro­jets d’urbanisme, et de révéler les petits jardins et le réseau hydro­graphique spé­ci­fique du site, aujourd’hui oubliés.

Arnaud DESCHAMPS a pré­cisé que la DRAC Haute Marne, tout comme la Région Grand-Est, appor­taient leur sou­tien et leur con­seil pour une appli­ca­tion oppor­tune et adaptée de ces dif­férents outils.

LE PROJET DE REVITALISATION DE LANGRES

Le pro­jet de revi­tal­i­sa­tion de Lan­gres est porté con­join­te­ment par la Ville et la com­mu­nauté de com­munes du Grand Lan­gres qui est égale­ment muni d’une AVAP pluri-com­mu­nale, la plus grande de France. Son périmètre cou­vrant le ter­ri­toire de 6 com­munes — Lan­gres-Cor­lée, Hûmes-Jorque­nay, Saints-Geosmes, Peigney, Per­rancey-les-Vieux-Moulins et Champigny-lès-Lan­gres — per­met de pro­téger et de val­oris­er le pat­ri­moine paysager et bâti de ce ter­ri­toire, en con­ser­vant notam­ment les vues depuis et sur l’éperon rocheux où se situe Lan­gres. Le pro­jet de revi­tal­i­sa­tion est défi­ni dans le cadre du Sché­ma d’aménagement directeur (établi sur 15 ans), doc­u­ment per­me­t­tant de pos­er les bases de l’aménagement urbain de la col­lec­tiv­ité, notam­ment la revi­tal­i­sa­tion du quarti­er his­torique et don­nant les objec­tifs en matière d’habitat sur le reste du territoire.
Le pro­jet de revi­tal­i­sa­tion « Féli’cités » présen­té par Lau­rence LAJUS, chargée de mis­sion revi­tal­i­sa­tion Cen­tre Bourg à la Com­mu­nauté de com­munes du Grand Lan­gres, suit dif­férents objec­tifs : con­necter les quartiers, requal­i­fi­er les espaces urbains, reval­oris­er l’habitat, le pat­ri­moine et le développe­ment durable, déploy­er les équipements atten­dus par la pop­u­la­tion et revi­talis­er le com­merce. Pour cha­cun de ces objec­tifs, des actions sont déclinées selon trois volets : inci­tatif (par le biais de finance­ments), coerci­tif (procé­dure RHI-THIRORI) et social (repérage des per­son­nes en sit­u­a­tion d’habitat indigne). Cha­cune des cam­pagnes de travaux envis­agée est suiv­ie par l’ABF, Lan­gres pos­sé­dant un Plan de Sauve­g­arde et de Mise en Valeur afin d’assurer une ges­tion qual­i­ta­tive de son pat­ri­moine. La mor­phologique spé­ci­fique de Lan­gres, sa sit­u­a­tion géo­graphique sur un éper­on rocheux et ses rem­parts créent des enjeux spé­ci­fiques sur la mobil­ité, sur les rela­tions ville haute / ville basse…

La vis­ite du cen­tre his­torique, assurée par David COVELLI, ani­ma­teur de l’architecture et du Pat­ri­moine de Lan­gres, a per­mis d’illustrer les dif­férentes prob­lé­ma­tiques ren­con­trées et les actions sur le com­merce, le traite­ment des espaces publics et l’habitat.

HABITAT, MOBILITE : ENJEUX DES CENTRES-BOURGS DE DEMAIN

Deux ate­liers ont per­mis de traiter, dans un pre­mier temps, le sujet de l’Habitat notam­ment sur la ques­tion du recy­clage fonci­er, essen­tiel dans la lutte con­tre l’habitat indigne et la vacance, avec l’intervention de Romain BRODARD et Nico­las LAFARGUE, chefs de pro­jets chez Urba­n­is. Dans un sec­ond temps, Nico­las MERLE, chef de l’unité Usagers et partage de la voirie au Cere­ma Cen­tre-Est, a dévelop­pé des inter­ven­tions pos­si­bles en cen­tres-bourgs pour lut­ter con­tre le « tout voiture » et faire une place à tous les types d’usagers : en créant des zones « pié­tons pri­or­i­taires » dans les cen­tres, en réamé­nageant les espaces publics…

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