Motion : “Préoccupée par le manque de sensibilité au Patrimoine”

25 Avr 2018

Sites et Cités remarquables de France, préoccupée par le manque de sensibilité au Patrimoine, a rédigé une motion

L’as­so­ci­a­tion se félicite de con­stater l’affirmation d’un renou­veau d’in­térêt par les Pou­voirs Publics pour la revi­tal­i­sa­tion des cen­tres anciens par le biais notam­ment du pro­jet porté par le Min­istère de la Cohé­sion des Ter­ri­toires sous l’ap­pel­la­tion “Action cœur de Ville” et de la reprise du ” Plan nation­al en faveur des nou­veaux espaces pro­tégés ” pro­posé par Yves Dauge. Elle con­state que si cer­taines des col­lec­tiv­ités can­di­dates n’ont pas com­pris les raisons pour lesquelles elles ne fig­urent pas par­mi les 222 qui ont été retenues, elles sont par­faite­ment légitimes à estimer devoir être égale­ment soutenues dans leurs pro­jets urbains, en matière de loge­ment notam­ment. Les deux tiers de celles-ci n’en sont pas moins des com­munes qui ont élaboré et mis en œuvre des poli­tiques de pro­tec­tion, le plus sou­vent d’ailleurs dans une per­spec­tive de développe­ment et d’amélio­ra­tion de la qual­ité de la vie. 77 villes retenues sont mem­bres de” Sites et Cités remar­quables de France “.

L’as­so­ci­a­tion tient par con­tre à exprimer son inquié­tude à la lec­ture des textes qui accom­pa­g­nent ces pro­jets et qui évo­quent fort peu le pat­ri­moine alors qu’ils affichent l’ambition d’ac­célér­er le proces­sus de con­struc­tion et s’adressent pri­or­i­taire­ment à des cen­tres anciens.

Elle s’émeut tout par­ti­c­ulière­ment du pro­jet de sup­pres­sion de ” l’avis con­forme ” de l’ar­chi­tecte des Bâti­ments de France. Bien que lim­itée, dans le texte ini­tial du Gou­verne­ment à des cas de péril ou d’insalubrité, elle dénote une approche erronée des dif­fi­cultés qui ralen­tis­sent le proces­sus de con­struc­tion en les faisant repos­er sur un délai d’instructions trop impor­tant. Or ce délai est, pour les déc­la­ra­tions préal­ables, lim­ité à un mois comme pour tous les ser­vices extérieurs con­sultés et à deux mois pour les per­mis de con­stru­ire comme pour les ser­vices de sécu­rité et d’accessibilité. Les déci­sions des archi­tectes des Bâti­ments de France n’ont fait l’ob­jet en 2016 que de 205 recours devant les com­mis­sions con­cernées sur 200 000 dossiers exam­inés, soit 0, 01 % des cas, avec con­fir­ma­tion de l’avis de l’ABF pour 165 d’entre eux.

” Sites et Cités remar­quables de France “, qui s’in­ter­roge par ailleurs sur les motifs qui pour­raient jus­ti­fi­er — dans cer­tains cas — la sup­pres­sion des con­cours d’architectes et leur rem­place­ment par une désig­na­tion directe par le maitre d’ou­vrage, appelle l’at­ten­tion du Prési­dent de la République, du Pre­mier Min­istre et des Min­istres con­cernés ain­si que des par­lemen­taires sur les con­séquences qui pour­raient découler d’un relâche­ment du principe de véri­fi­ca­tion du respect des règles d’ur­ban­isme et des marchés publics par des ser­vices neu­tres. Il est utile de rap­pel­er que ces règles ont été élaborées en réac­tion, pour les pre­mières, aux démo­li­tions abu­sives et, pour les sec­on­des, aux excès et à des pra­tiques con­testées d’at­tri­bu­tion des marchés.

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