Une politique des publics

A l’école des patrimoines

Que ce soit en temps sco­laire ou en temps de loisirs, des opéra­tions se sont dévelop­pées du pri­maire vers le sec­ondaire voire à des­ti­na­tion de l’enseignement supérieur. Les ini­tia­tives pris­es dans le cadre de la poli­tique de la ville ont incité les Villes et pays d’art et d’histoire à engager des actions d’accompagnement pen­dant les vacances comme « l’été des 6/12 ans » ou les opéra­tions « villes vie vacances ».

Act­ifs sur l’ensemble du ter­ri­toire, les ser­vices édu­cat­ifs des « Villes et pays d’art et d’histoire » ont été – et sont encore – par­ti­c­ulière­ment pio­nniers dans le domaine de la sen­si­bil­i­sa­tion du jeune pub­lic aux patrimoines.

S’appuyant sou­vent sur des approches actives et créa­tives, ils con­tribuent à renou­vel­er les regards, les points de vue sur la ville comme sur le quarti­er, le site ou le paysage, le mon­u­ment ou l’œuvre excep­tion­nelle. La ville ou le ter­ri­toire devi­en­nent ain­si des sup­ports priv­ilégiés pour l’apprentissage de la société actuelle, de ses enjeux de mémoire et soci­aux, de la capac­ité de ses acteurs à créer un pro­jet com­mun où les indi­vidus habi­tants-citoyens, par­ticipent à la con­struc­tion de leur cadre de vie.

Sen­si­bilis­er les habitants

Depuis 1985, le rap­port des habi­tants à leur pat­ri­moine a pro­fondé­ment changé. Dans les années 1980 quelques mobil­i­sa­tions citoyennes avaient défrayé la chronique, sou­vent en rela­tion à un pat­ri­moine mal recon­nu comme le pat­ri­moine indus­triel à Saint-Quentin, à Reims ou Lille. Aujourd’hui, d’une façon beau­coup plus quo­ti­di­enne, les habi­tants se mobilisent pour la sauve­g­arde et l’entretien de cer­tains immeubles, d’îlots entiers, d’espaces publics, d’arbres ou d’espaces naturels. Les habitants et usagers devi­en­nent de plus en plus acteurs et impliqués, en lien avec les démarches de participation citoyenne en pleine évolution.

La val­ori­sa­tion et la médi­a­tion des pat­ri­moines ont bien entendu joué un rôle dans cette sensibilisation. Bien au-delà des mon­u­ments les plus pres­tigieux, la décou­verte des tis­sus urbains his­toriques, quartiers con­tem­po­rains, espaces publics mais aus­si règles et doc­u­ments d’urbanisme ont fait large­ment pro­gress­er la con­nais­sance his­torique et tech­nique que les habi­tants pou­vaient avoir de l’architecture de l’urbanisme, du cadre de vie rur­al ou urbain.

Il faut con­tin­uer de plac­er la médi­a­tion et la val­ori­sa­tion des pat­ri­moines envers les habi­tants au pre­mier plan des préoc­cu­pa­tions des ser­vices du pat­ri­moine, ainsi que d’autres services, afin de garan­tir la légitim­ité des démarch­es et l’appropriation néces­saire des déci­sions qui puis­sent là encore faire des pat­ri­moines un des moteurs de la cohé­sion urbaine et sociale.

Un tourisme culturel

Le tourisme cul­turel a été l’objectif pri­or­i­taire des con­ven­tions « Villes d’art » signées entre l’Etat et les col­lec­tiv­ités dès 1965.

Le tourisme cul­turel a été également un des argu­ments majeurs en faveur des con­ven­tions Villes et Pays d’art et d’histoire. En effet, l’intérêt porté aux pat­ri­moines se con­stru­it notam­ment par les loisirs, durant les petites et grandes vacances. Le vis­i­teur peut être iden­ti­fié sou­vent au touriste, que ce soit durant des séjours de courte durée ou des longues itinérances organ­isées ou non, des décou­vertes en indi­vidu­el, en famille ou en groupe.

S’il est difficile de savoir si le label « Villes et Pays d’art et d’histoire » joue un rôle dans le choix de la destination pour les visiteurs, celui-ci constitue néanmoins la garantie d’une offre d’activités patrimoniales diversifiée et de qualité.

La mise en œuvre du tourisme cul­turel s’appuie sur les professionnels de la médi­a­tion des patrimoines. Des per­son­nels des offices de tourisme aux ambas­sadeurs des pat­ri­moines, habi­tants mobil­isés pour un accom­pa­g­ne­ment du grand pub­lic, c’est toute une chaine de per­son­nes qui crée les con­di­tions de réus­site des pro­jets de tourisme cul­turel. Le guide con­férenci­er, pro­fes­sion­nel tourné vers tous les publics et for­mé à la recherche et à son actu­al­i­sa­tion, en est la clef de voûte. Quelles que soient les per­for­mances des nou­velles tech­nolo­gies, l’ensemble des acteurs de la médi­a­tion ren­dent con­crets les approches des pat­ri­moines et per­me­t­tent de met­tre en cohérence les lieux et les presta­tions qui y sont offertes.