L’interprétation des patrimoines

Les actions des Villes et Pays d’art et d’histoire sont adap­tées à tous les publics et s’appuie sur dif­férents out­ils : brochures, sig­nalé­tiques, maque­ttes tac­tiles, mal­lettes et livrets péd­a­gogiques, dis­posi­tifs numériques, expo­si­tions, par­cours olfac­t­ifs ou en langue des signes, etc.

Les territoires labellisés ont souvent développé des démarches innovantes d’interprétation des patrimoines, à savoir une méthode de sensibilisation qui consiste à traduire, pour un public, la valeur et l’importance du patrimoine, en ayant recours à différents moyens qui font d’abord appel à l’expérience et à l’émotion plutôt qu’à une forme rigoureusement rationnelle.

Diversité des out­ils

La programmation des « Villes et Pays d’art et d’histoire » propose une gamme diversifiée d’actions d’interprétation du patrimoine proposées au plus grand nombre, mêlant souvent patrimoine et arts, patrimoine et spectacle, patrimoine et sport, patrimoine et développement urbain, patrimoine et environnement, etc.

Pour le jeune public, l’offre proposée appro­fondit les pro­grammes sco­laires en s’appuyant sur les pat­ri­moines du ter­ri­toire. La con­cep­tion de ces sup­ports, tout comme celle des ate­liers et autres dis­posi­tifs physiques illus­trent un tra­vail con­certé entre les ser­vices édu­cat­ifs des ter­ri­toires label­lisés et tous les représen­tants de l’Éducation nationale, notam­ment dans le cadre des par­cours d’éducation artis­tique et cul­turelle (PEAC).

A ces for­mats, vient aujourd’hui s’ajouter la ques­tion des dis­posi­tifs numériques. Ces derniers doivent être pen­sés comme un médi­um par­mi d’autres, au ser­vice du médi­a­teur, à même de com­pléter et d’améliorer la val­ori­sa­tion pat­ri­mo­ni­ale d’un lieu ou d’un ter­ri­toire via de nou­velles propo­si­tions expo­nen­tielles, intel­lectuelles ou com­mu­ni­ca­tion­nelles.

La créa­tion d’applications, web­doc­u­men­taires, bornes inter­ac­tives, plans inter­ac­t­ifs, dis­posi­tifs de réal­ité aug­men­tée ou d’immersion sonore con­stitue aujourd’hui un enjeu pour les col­lec­tiv­ités désireuses d’étoffer leur offre à des­ti­na­tion des publics.

Mais les dis­posi­tifs numériques ne se sub­stituent en rien à la médi­a­tion physique et con­stitue, au con­traire, son complément.

En ce sens, Sites et Cités a conçu un guide méthodologique inti­t­ulé Val­ori­sa­tion numérique des pat­ri­moines. Il pro­pose un aperçu des notions clés, récur­rentes dans l’élaboration de dis­posi­tifs numériques, des retours d’expériences ain­si qu’une méthodolo­gie en 10 étapes.

Les outils mis en place sont ainsi très divers : actions de médiation du patrimoine (visites guidées, visites théâtralisées, ateliers…), signalétique patrimoniale, brochures, maquettes tactiles…

Des expériences intéressantes et diversifiées ont été menées : la Boutique du patrimoine de Bayonne, les actions de médiation du patrimoine auprès du jeune public à Saint-Flour, la mise en valeur des traditions et de la mémoire à Saint-Laurent-du-Maroni, etc.

Des cen­tres d’in­ter­pré­ta­tion de l’ar­chi­tec­ture et du pat­ri­moine aux Maisons et bou­tiques du Patrimoine

Cette quête d’innovation et d’interactivité est de plus en plus per­cep­ti­ble dans l’élaboration des Cen­tres d’interprétation de l’architecture et du pat­ri­moine (CIAP) qui ren­dent vis­i­ble ce qui a dis­paru, ce qui a changé, en asso­ciant tem­po­ral­ité et évo­lu­tion mor­phologique. Pen­sés dans les pre­mières con­ven­tions comme des « salles du pat­ri­moine » présen­tant l’histoire et l’évolution d’un ter­ri­toire afin d’en inciter la vis­ite, les CIAP s’affirment depuis le début des années 2000 comme des équipements cul­turels acces­si­bles à tous les publics et com­plé­men­taires des lieux cul­turels existants.

Ses formes se doivent d’être mul­ti­ples et surtout conçues comme un lieu évo­lu­tif répon­dant aux besoins et à l’actualité de chaque ter­ri­toire. Le CIAP constitue souvent l’aboutissement d’un tra­vail d’étude de la ville et du ter­ri­toire, une atten­tion portée à son évo­lu­tion et à ses besoins, ainsi que la prise en compte de l’implication et de l’engagement de ses acteurs.

Pour Sites & Cités remarquables, ce lieu, rat­taché ou non au label, doit revêtir plusieurs fonc­tions : c’est avant tout un lieu d’échanges avec les habi­tants, entre ser­vices et entre les acteurs des pat­ri­moines, de l’ur­ban­isme et de la val­ori­sa­tion du ter­ri­toire. On peut y trou­ver des expo­si­tions, le bureau du ser­vice Ville ou Pays d’art et d’his­toire, la per­ma­nence de l’Ar­chi­tecte des bâti­ments de France ou du ser­vice de l’ur­ban­isme, un conseil des services urbanisme pour les pétitionnaires, un lien de formation et de renseignement pour les artisans…