Aubenas

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Adresse : 4, place de l’Hôtel de Ville – CS 50128
Code Postal : 07202 Aubenas Cedex
Tél : 04 75 87 81 00
Courriel : contact@mairie-aubenas.fr
Site internet : www.ville-aubenas.fr

1.   Présentation du territoire

Situé au pied des Cévennes et de ses châtaigniers, le promontoire d’Aubenas offre au nord un magnifique panorama sur le plateau ardéchois tandis qu’au sud s’étendent les vallées de vignes et d’oliveraies. Depuis le Paléolithique, il est au croisement des grands axes de passage entre le Massif Central, la vallée du Rhône et le Midi de la France. Aubenas est donc tout naturellement, ville porte du Parc naturel régional des Monts d’Ardèche. C’est cette situation privilégiée qui a forgé l’histoire d’Aubenas et façonné son identité et ses atouts.

Si durant l’antiquité, les premières traces d’occupation se sont faites dans la plaine fertile de l’Ardèche, dès le Moyen Âge Central, le développement du système féodal et les luttes seigneuriales conduisent à l’élévation du premier donjon sur l’éperon rocheux. C’est ainsi qu’au XIème siècle, après une lutte acharnée entre les évêques de Viviers et du Puy, Aubenas devient une place forte et un fief de l’Evêque du Puy. Les comtes de Toulouse y installent par la suite, au XIIème siècle, la famille seigneuriale des Montlaur qui va fortement œuvrer au développement économique de la ville.

Le début du XIIIème voit se dérouler un épisode important de l’histoire de la ville puisqu’en raison de sa situation aux confins des territoires des comtes de Toulouse (donc éloignée des territoires où se développe le catharisme), Aubenas est choisie en 1209, à la suite du meurtre de Pierre de Castelnau et de l’appel à la Croisade, pour accueillir le « grand conseil », convoqué par le légat du Pape Innoncent III, Arnaud Amaury pour calmer les révoltes qui se multiplient dans le Languedoc et auquel se rendent notamment le comte de Toulouse, Raymond VI et le vicomte de Vézier. Aubenas gagne alors en notoriété. Dès le XIIIème siècle, une première extension du bourg primitif est réalisée et la ville possède déjà un marché, une foire d’importance et de nombreuses congrégations religieuses. C’est aussi à cette époque qu’est bâtie la première église de la ville haute. Parallèlement, de nombreuses activités artisanales (tanneurs, parcheminiers, drapiers…) se développent dans la plaine et autour du canal de Baza qui vient d’être creusé et qui sillonnera la plaine sur plus de 5 km.

L’essor de la ville se poursuit aux XIV et XVème siècles avec, dans un premier temps, l’édification d’une nouvelle enceinte et la construction du « château neuf », puis la construction de la maison consulaire et l’obtention de tenir 2 nouvelles foires qui va accroître le rôle commercial de la ville. Au cours des siècles, le nouveau château ne cessera d’être agrandi et modifié aux grés des différentes familles seigneuriales qui vont l’occuper (Montlaur, Maubec, Modène, d’Ornano, d’Harcourt et de Vogüé). Ce qui en fait aujourd’hui l’un des plus beaux édifices civils d’Ardèche dans un style totalement composite.

Entre les XVIème et XVIIIème siècles, la ville va fortement changer de visage pour devenir un pôle industriel. Si elle est sévèrement touchée par les guerres de religions au XVIème puis fortement marquée par la révolte paysanne dite du Roure au XVIIème, qui a embrasé tout le Vivarais mais qui a aussi été rapidement matée par les mousquetaires du roi, la cité poursuit son développement avec une économie tournée vers le négoce et l’industrie manufacturière. La ville obtient 2 nouvelles foires et compte près de 200 boutiques et elle se dote aussi d’un temple. La ville poursuit son développement, ainsi une 3ème extension de l’enceinte sera nécessaire pour permettre la construction de nouveaux immeubles dont plusieurs hôtels particuliers (maison Michel Veyrenc, Maison Barthélémy, Maison Lafaye-Lantozet). Cette période de troubles se caractérise aussi par la construction de plusieurs tours sur les nouveaux remparts (tour huguenaude, St Antoine, Mézeyrac, et tour de la maison du Barry) mais aussi en raison de la création d’une 1ère manufacture de soie dès 1752 qui deviendra manufacture royale. De nouveaux édifices religieux marquent fortement l’organisation de la ville avec l’édification du collège des Jésuites, mais aussi du temple protestant et de 5 couvents d’importances (cordeliers, Antonins, Clarisses, Bénédictines, Dominicains).

Les XIX et XXème siècles voient la ville se métamorphoser et s’embellir. En effet, c’est uniquement en 1863 que la ville haute se dote d’un système d’eau courante. Cette arrivée tardive de l’eau s’explique par les difficultés d’acheminement jusqu’à l’éperon rocheux. Le sobriquet d’Aubenas sans eau n’a alors plus lieu d’être. Les moulinages et les fabriques se multiplient notamment dans le quartier de Pont d’Aubenas dont la morphologie urbaine est propre aux quartiers ouvriers où se côtoient de nombreux grands moulinages qui emploient 1 300 personnes pour une population totale de 8500 habitants. Au XIXème, la ville poursuit sa transformation avec la création du square du champs de Mars, la place du 14 juillet, l’agrandissement de la place de l’Hôtel de Ville, la création de la promenade des allées de la guinguettes, l’urbanisation des terrains laissés libre par la démolition des remparts mais aussi l’urbanisation des faubourgs de la ville haute ou encore la construction de grandes villas situées hors les murs appartenant à la bourgeoisie industrielle et commerciale locale. En outre, les ordres religieux assoient leur présence en créant plusieurs bâtiments à l’allure imposante qui vont être très renommés dans le domaine de l’enseignement (immaculée conception, grand St Régis, Maison St Joseph, Maison St Louis) et qui marquent très fortement encore aujourd’hui la silhouette urbaine de la ville.

L’histoire de la ville, sa situation géographique et sa localisation sur un éperon rocheux ont permis que soit conservée cette silhouette singulière qui donne l’impression qu’Aubenas est comme une véritable « sentinelle placée là pour garder les défilés des montagnes » comme aimé le dire l’abbé Jean Charay qui a énormément œuvrer pour la connaissance du patrimoine et de l’histoire de la ville.

2. Politique patrimoniale, label, procédures et outil

Genèse et contexte général

Depuis longtemps la ville joue le rôle de pôle économique majeur de l’Ardèche méridionale. Ainsi la ville en général et le cœur historique en particulier sont incontournables pour la vie quotidienne des habitants du territoire. Cependant, malgré son riche passé et ses nombreux témoins architecturaux, le cœur historique de la ville haute n’a que peu mis en avant son patrimoine bâti pour lui préférer la vitalité de ses activités de services et de commerce. A tel point, qu’au début du XXème siècle, la totalité du collège des jésuites a été démolie et avec lui un superbe dôme octogonal couvert de tuiles en écaille avec lanternon pour y construire l’Hôtel des Postes et une place pour accueillir un marché. Par la suite, plusieurs édifices ont été inscrits ou classés pour bénéficier des protections nécessaires et la ville a progressivement mis en place des circuits de découvertes du patrimoine.

Ce n’est que récemment que l’idée a émergé de mettre en avant l’histoire et le patrimoine de la cité comme catalyseur de la redynamisation de la ville haute et du quartier des manufactures de Pont d’Aubenas. En effet, lors de la phase de préfiguration du dispositif Action Cœur de Ville, la Ville d’Aubenas et ses partenaires ont présenté un nouveau projet de territoire s’appuyant sur le triptyque : CULTURE – PATRIMOINE – ECONOMIE/COMMERCE. La protection et la mise en valeur du patrimoine en est donc un fondement.

Présentation des outils de protection ou de gestion du patrimoine

Dans l’optique de ce nouveau projet de territoire, la commune a lancé ou accompagné la rénovation de plusieurs Monuments historiques (Eglise St Laurent, Château des Montlaur, Hôtel Goudard Ruelle et Maison Michel Veyrenc).

Elle a aussi souhaité se doter d’un outil de gestion de son patrimoine c’est pourquoi, avec l’aide de son intercommunalité (la Communauté de Communes du Bassin d’Aubenas), elles ont lancé une étude de Site Patrimonial Remarquable (SPR).

En 2025, le périmètre de ce SPR a reçu l’avis favorable de la CNPA et couvre une superficie de près de 90 ha en s’étendant à la fois sur la ville haute qui comprend tous les édifices majeurs de la cité mais aussi sur la ville basse qui est à l’origine de l’essor économique et de la renommée d’Aubenas.

Projets urbains

Depuis le début des années 2000, les espaces publics de la ville haute ont bénéficié d’un important programme de requalification. Les principales places ont été entièrement repensées avec un recours à la végétalisation (création de l’agora du champ de Mars en lieu et place d’un grand parc de stationnement) et d’une piétonnisation accrue (place de l’Hôtel de ville, quartier St Antoine et 14 juillet). Si progressivement les revêtements des rues anciennes des quartiers intramuros ont été remplacés par des pavés et du béton désactivé, des projets de requalification des boulevards d’entrées de ville sont également en projet.

Pour ce qui est de la ville basse, la totalité des espaces publics du quartier de pont d’Aubenas ont été rénové avec l’objectif de créer des espaces de rencontres propice au cadre de vie des habitants et non plus des espaces aménagés pour la voiture. Pour ces aménagements paysagers, la commune a d’ailleurs été récompensé du prix “Valeurs d’exemples” de l’union régionale des Conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement Auvergne-Rhône-Alpes (CAUE).

Actuellement, la commune est couverte par un Plan Local d’Urbanisme (PLU) cependant, un Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUi) est en cours d’élaboration. Le paysage et le patrimoine urbain et naturel y ont une place particulière puisqu’après avoir mené une étude de stratégie paysagère, l’axe dédié à l’urbanisme, l’habitat et le cadre de vie a permis d’identifier les caractéristiques et singularités du territoire, situé à l’interface de plusieurs entités paysagères pour fixer des objectifs d’évolution et de construction des paysages de demain à travers 3 orientations :

  • Parcourir, découvrir ou redécouvrir le territoire de la CCBA.
  • Habiter les paysages.
  • Exploiter, gérer et protéger les paysages ressources.

Programmes d’actions liés au cadre de vie et au développement durable

La commune a élaboré un Agenda 21 communal en 2010. Aujourd’hui ce document a été réalisé pour la majeure partie des actions qui avaient été identifiées. La commune n’a pas relancé de nouveau document de programmation mais par contre la Communauté de Communes du Bassin d’Aubenas (CCBA) a initié son projet territorial de développement durable en 2017 au travers d’un PCAET.

Programme d’action spécifique pour le bâti ancien et le développement durable 

Au-delà des monuments historiques qui ont été rénovés et requalifiés (le château des Montlaur qui est devenu un Centre d’Art Contemporain et du Patrimoine ainsi que l’Hôtel Goudard-Ruelle qui a été transformé en Maison de l’Artisanat d’Art et de la Création appelée le 18A), la commune mène actuellement plusieurs chantiers dans les quartiers historiques. Elle a ainsi été lauréate du Fonds friches en 2024 pour la rénovation d’un ilot dans le centre historique de la ville haute. Elle a travaillé en collaboration avec son Etablissement Public Foncier (EPORA) et son OPH « Ardèche Habitat » en vue de la construction de 6 logements locatifs et de 2 locaux en RDC. Le projet consiste en une restructuration totale d’un ilot avec une démolition partielle et une reconstruction. Ce travail de recomposition urbaine et architecturale a donc été fait en concertation avec les services de l’UDAP 07. L’immeuble devrait être livré en 2026.

Après avoir procédé à la requalification des espaces publics de la ville basse, la commune s’est lancée dans une étude de faisabilité et de calibrage pour une opération RHI sur la totalité d’un ilot dégradé situé dans le quartier de Pont d’Aubenas.

Depuis 2019, la commune a également mis en place un dispositif d’accompagnement technique et financier des propriétaires pour les accompagner dans la rénovation et l’embellissement des façades des quartiers historiques appelé « Le Cœur de Ville fait Peau Neuve ». En 7 ans, ce sont donc plus de 160 façades qui ont été rénovés et qui ont permis d’embellir la ville. Un nouveau dispositif est en cours de réflexion tant d’un point de vue des aides que du périmètre d’intervention et cela en fonction des résultats de l’étude préalable du SPR.

Enfin, dans le cadre des aides à la rénovation urbaine (OPAH-RU – ALS et aides municipales pour les façades) et grâce à l’accompagnement de la DRAC et de l’UDAP 07, une copropriété a été accompagnée dans la rénovation des parties communes d’un immeuble inscrit aux monuments historiques (Maison Michel Veyrenc).